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Tout savoir sur l’emprunt collectif
du syndicat des copropriétaires

Suite au constat alarmant de la paupérisation et de la dégradation des copropriétés, la Loi « Habitat dégradé » a pour objectif d’ « accélérer et simplifier à la fois la lutte contre la dégradation de l’habitat et le développement d’opérations d’aménagement de grande ampleur » (exposé des motifs du projet de Loi n°1984). 

Parmi les mesures phares de cette Loi figure, la possibilité pour le syndicat des copropriétaires à un nouvel emprunt collectif (article 4 de la Loi n°2024-322 du 9 avril 2024). 

Vous envisagez de proposer à vos copros de souscrire cet emprunt ? Vous souhaitez savoir comment faire en pratique ?  

Nous vous expliquons tout dans cet article. 

Un emprunt souscrit à quelle majorité ? Pour quels travaux ?

quels travaux ?

Désormais, « L’assemblée générale peut voter, à la même majorité que celle nécessaire au vote des travaux concernant les parties communes ou des travaux d’intérêt collectif sur parties privatives prévus aux a à e du II de l’article 24 et au f de l’article 25, la souscription d’un emprunt au nom du syndicat des copropriétaires pour le financement de ces travaux » (article 26-4 III de la loi).  

Ainsi les travaux pouvant être financés par l’emprunt collectif sont : 

  • Les travaux de rénovations énergétiques, 
  • Les travaux de conservation de l’immeuble, 
  • Les travaux de préservation de la santé et de la sécurité, 
  • Les travaux d’accessibilité, 
  • Les travaux rendus obligatoires en vertus des dispositions législatives et réglementaires., 
  • Les travaux pour la réalisation de programmes de restauration immobilière. 

Quid des copropriétaires opposant ?

En outre ce nouveau dispositif, renverse le mécanisme jusqu’alors usité par les syndics. Il ne s’agira plus de recueillir les noms des copropriétaires qui décident d’y souscrire, mais, ceux des copropriétaires qui s’y opposent !  

Ces opposants devront seulement notifier au syndic leur refus de souscrire, dans un délai de deux mois à compter de la notification du procès-verbal de l’assemblée générale. Ils seront alors tenus de verser la totalité de la quote-part du prix des travaux lui revenant dans un délai de 6 mois à compter de la notification de ce procès-verbal. A défaut, le copropriétaire opposant sera tenu à l’emprunt (article 26-4 III alinéa 3 de la loi du 10 juillet 1965) 

Il y a ainsi une présomption d’adhésion, qui permettra au syndic de souscrire l’emprunt pour la totalité des travaux concernés. 

Les modalités de souscription et la liste des informations à fournir au prêteur 

Le prêteur doit pouvoir apprécier la solvabilité du syndicat des copropriétaires. 

Un décret N° 2025-499 du 6 juin 2025 est venu fixer les informations pouvant être réclamées par la banque. 

Le syndic devra fournir : 

  • Le règlement de copropriété, l’état descriptif de division ainsi que les actes les modifiant, s’ils ont été publiés ; 
  • La fiche synthétique de la copropriété prévue à l’article 8-2 de la loi du 10 juillet 1965, comportant notamment le numéro d’immatriculation du syndicat des copropriétaires à jour à la date de dépôt de la demande de prêt (ce qui devrait pousser les syndics qui ne l’ont pas encore fait à immatriculer du syndicat) ; 
  • Les procès-verbaux des assemblées générales des trois dernières années, à la date de dépôt de la demande de prêt, et les annexes correspondantes prévues par le décret comptable du 14 mars 2005 (état financier après répartition, comptes de gestions et budget prévisionnel, comptes de gestion analytiques, état des travaux et opérations non clôturés) à l’exception des listes individualisées et nominatives jointes à l’annexe 1 (listes nominatives des copropriétaires débiteurs et créditeurs) ; 
information financière

Informations financières 

Les informations financières fournies par le syndic devront être à jour à la date de dépôt de la demande de prêt (Décret n° 2025-499 du 6 juin 2025, art. 1, 2°), qui sont : 

  • Le montant des sommes présentes sur le compte bancaire séparé ouvert au nom du syndicat des copropriétaires ; 
  • Le montant de la dette du syndicat vis-à-vis des fournisseurs, le taux des impayés de charges au sein du syndicat des copropriétaires et les informations non nominatives suivantes : 
  • Le nombre de copropriétaires en situation d’impayés, 
  • Le montant des impayés de chaque copropriétaire, 
  • L’ancienneté de la situation d’impayés de chaque copropriétaire ; 
  • Pour les immeubles dont la réception des travaux de construction est intervenue depuis au moins dix ans, le montant des sommes disponibles sur le compte bancaire dédié au fonds de travaux ; 

Enfin, le syndic devra fournir le programme de travaux et le plan de financement (Décret n° 2025-499 du 6 juin 2025, art. 1, 3°). 

Le programme de travaux pourra être constitué par le plan pluriannuel de travaux (cf. notre article sur le sujet). 

 Les aides publiques (primes, éco-PTZ, subventions…) viendront en soutien du financement des travaux par l’emprunt. Et réduit le reste à charge des copropriétaires. Ces aides viendront faciliter la faculté de remboursement anticipé du prêt prévue aux articles L732-2 et L732-3 du CCH. 

 Il conviendra donc d’informer l’établissement prêteur de l’obtention de ces aides, afin de faciliter la conclusion de l’emprunt collectif. 

La durée du prêt

Un décret n° 2025-711 du 25 juillet 2025, est venu fixer la durée de l’emprunt collectif à une durée maximum de 25 ans. Cette durée longue permettra de maintenir les mensualités un niveau modeste. 

Le cautionnement solidaire

En vertu, des article 26-7 et 26-12 de la Loi du 10 juillet 1965, l’emprunt est garanti en totalité, sans franchise et sans délai de carence par un cautionnement solidaire, après constat de la défaillance d’un copropriétaire. 

Si un copropriétaire est défaillant, passé un délai de 30 jours après la date d’exigibilité de l’échéance de remboursement, une lettre de relance lui est adressé. Cette lettre de relance doit intervenir dès le premier incident de paiement. 

Si aucun règlement n’intervient dans les 60 jours de la relance, une mise en demeure est adressée par le syndic au copropriétaire défaillant dans les conditions de l’article 42-1 de la Loi de 1965. 

NB : cette nouvelle procédure n’est pas encore applicable et s’appliquera aux échéances exigibles à compter du 1er octobre 2025 (article 3 du décret du 25 juillet 2025). 

La contre-garantie du fonds de garantie pour la rénovation.

Enfin, le prêt peut être garantie par le fonds de garantie pour la rénovation (FGR), le syndicat des copropriétaires emprunteur ou contre-garantir l’entreprise d’assurance ayant accordé son cautionnement solidaire (article L312-7 du CCH). 

Le décret du 25 juillet fixe les modalités de l’intervention du FGR. 

La contre-garantie fonctionne à hauteur de 80 % des pertes subies, lorsque le syndicat des copropriétaires auquel a été consenti le prêt collectif fait l’objet :  

  • Soit d’un plan de sauvegarde prévu à l’article L. 615-1 du code de la construction et de l’habitation ;  
  • Soit d’une opération programmée d’amélioration de l’habitat (OPAH) poursuivant un objectif de redressement et de transformation de copropriétés dégradées prévue à l’article L. 303-1-1 du code de la construction et de l’habitation ;  
  • Soit d’une opération de requalification des copropriétés dégradées (ORCOD) prévue à l’article L. 741-1 du code de la construction et de l’habitation (CCH, art. R. 312-7-7, I, 2°, mod. par Décret n° 2025-711 du 25 juill. 2025, art. 1er) 

Conclusion :

Les modalités pratiques de l’obtention de ce prêt sont à la fois très réglementées, afin de protéger le syndicat des copropriétaires qui y souscrit et en même temps facilitées pour permettre d’atteindre les objectifs de rénovation des copropriétés que la loi s’est fixée. La tâche n’est donc guerre aisée pour les syndics professionnels. Il s’agit toutefois d’une opportunité non négligeable pour les copropriétés anciennes de se rénover. Il est donc important de maîtriser et connaître ce dispositif. 

D’autres mesures phares, comme le PPT, le fonds travaux sont venues augmenter, modifier voire complexifier votre charge de travail et vos tâches de gestion en qualité de syndic professionnel. 

Immodroit formation est là pour vous accompagner, n’hésitez pas à consulter notre catalogue dédié et à vous inscrire à nos formations en cliquant sur ce lien. 

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